DÉFINITIONS DE L’AGRESSION SEXUELLE
Gouvernement du Québec :
Une agression sexuelle, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par chantage.
Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne.
Cette définition s’applique, peu importe l’âge, le sexe, la culture, la religion et l’orientation sexuelle de la personne victime ou de l’agresseur sexuel, peu importe le type de geste à caractère sexuel posé et le lieu ou le milieu dans lequel il a été fait, et quelle que soit la nature du lien existant entre la personne victime et l’agresseur sexuel.
Centres jeunesses :
« Tout geste posé par une personne donnant ou recherchant une stimulation sexuelle non appropriée quant à l’âge et au développement de l’enfant ou l’adolescent, portant ainsi atteinte à son intégrité corporelle ou psychique, alors que l’abuseur a un lien de consanguinité avec la victime ou qu’il est en position de responsabilité, d’autorité ou de domination avec elle. »
CONSÉQUENCES
Trois grandes conclusions ont pu être tirées des nombreuses études portant sur le fonctionnement psychologique après l’agression sexuelle durant l’enfance :
- Premièrement, aucun symptôme ou trouble unique – pas même le stress post-traumatique – ne caractérise une majorité des jeunes agressés.
- Deuxièmement, environ un tiers des enfants et adolescents agressés sexuellement ne présente aucun symptôme clinique, lorsqu’évalué à un moment précis.
- Troisièmement, les adolescents agressés sexuellement durant l’enfance présentent une plus grande comorbidité de problèmes que d’autres adolescents, incluant ceux qui reçoivent des services psychiatriques, mais qui n’ont pas vécu d’agression sexuelle.
Ainsi, les conséquences psychologiques des agressions sexuelles sont multiples et peuvent se manifester de plusieurs façons et à différents moments de la vie. Nos travaux auprès d’enfants et d’adolescents québécois agressés sexuellement vont dans le même sens et indiquent qu’ils présentent des profils complexes d’adaptation traumatique affectant différentes sphères de fonctionnement (psychologique, relationnelle, cognitive, scolaire, comportementale, sociale…).
Depuis une quinzaine d’années environ, on s’aperçoit aussi que l’agression sexuelle durant l’enfance est associée à la survenue de troubles psychotiques à l’âge adulte et même à la survenue de plusieurs problèmes de santé physique chroniques.
RESSOURCES
http://www.agressionssexuelles.gouv.qc.ca/fr/ressources-aide/index.php
Statistiques
Au Québec, la prévalence de l’agression sexuelle que des adultes rapportent avoir vécue avant l’âge de 18 ans est de:
- 9,6% pour les hommes
- 22% pour les femmes
- 16% au total.
Mondialement, le taux d’agression sexuelle à l’enfance auto-rapporté est de :
- 41 par 1000 pour les hommes;
- 180 par 1000 pour les femmes;
- 127 par 1000 pour l’ensemble de la population.
Au cours d’une année, les services de la protection de la jeunesse du Québec reçoivent 1840 signalements d’agression sexuelle dont 355 sont jugés fondés au terme de l’évaluation.
Résilience
Bien qu’une majorité de jeunes qui sont agressés sexuellement vivent des difficultés de toutes sortes à court, moyen ou long terme, on observe qu’environ 1 jeune sur 3 semble fonctionner sans problèmes apparents. Ont dit de ces jeunes qu’ils sont résilients. Ils peuvent :
- s’être rétablis après une période de déstabilisation et de difficultés diverses,
- vivre une période d’incubation des difficultés qui se manifesteront plus tard
- ou encore avoir pu utiliser des ressources personnelles, familiales ou sociales qui les ont protégés des impacts négatifs de l’agression sexuelle.
On peut aussi concevoir la résilience comme un processus dynamique au cours duquel des facteurs de risque et des facteurs de protection propres à la personne agressée, à sa famille et son environnement social interagissent et favorisent une trajectoire d’adaptation résiliente.
Lorsque l’on conçoit la résilience comme un processus dynamique, on reconnaît qu’une personne peut vivre des difficultés tout en faisant preuve de résilience et qu’au cours de son développement, son adaptation oscillera entre des moments de plus grandes difficultés et des moments sans difficulté notable. Au travers ces deux extrêmes, il existe une variété d’expressions de la résilience.